L’upcycling, plus rien ne se perd, tout se valorise

Au fil des années, le concept de recyclage, basé sur la récupération et la réutilisation des déchets, s’est développé pour tenter de répondre aux problèmes écologiques actuels. Aujourd’hui, par exemple, une bouteille de plastique est fondue, avant d’être remodelée en une nouvelle bouteille. De ce principe est née une nouvelle technique : l’upcycling. Au lieu de redonner à un objet sa valeur initiale, on le sublime en lui octroyant une nouvelle fonction. Lumière sur ce concept en plein essor.

L’upcycling, revalorisation de tous les déchets

Un recyclage « par le haut » dans la mode et la déco

Le terme d’« upcycling » peut être traduit par « surcyclage » : il consiste à recycler « par le haut », à savoir revaloriser un objet non utilisé pour en faire un nouveau et lui apporter davantage de valeur. Il recherche également la dimension esthétique, contrairement au recyclage classique, se limitant à l’apport d’une qualité égale, voire moins importante que le produit d’origine. Au-delà de cet aspect, l’upcycling est une démarche bien moins énergivore, comparée à son grand frère, car elle utilise uniquement des outils de bricolage – et aucun processus chimique pour restructurer la matière.

Le concept ne date pas d’hier : il apparaît dans les années 1990 après la création du mot par Reiner Pilz, puis sera repris par William McDonough et Michael Braungart dans leur livre « Cradle to Cradle : Remaking the Way We Make Things » (en français, « Cradle to Cradle, Créer et recycler à l’infini ») paru en 2002. De nos jours, il s’invite notamment dans le domaine de l’art, certains artistes en ont même fait leur marque de fabrique ; dans le monde de la mode, en résonnance avec la dimension éthique qui s’empare actuellement de cette industrie ; et dans le secteur de la décoration, pour éviter de jeter certains meubles et s’offrir la possibilité de les réinventer à sa guise.

Un concept aux enjeux pluriels

L’upcycling présente de nombreux enjeux et avantages. Qu’ils soient personnels ou globaux, ils interviennent sur le plan :

• Environnemental: la démarche est évidemment très bénéfique, puisque les objets revalorisés ne seront pas jetés dans la nature. De plus, ce concept permet de réaliser des économies d’énergie et de matières premières, dans la mesure où la fabrication d’un nouveau produit implique qu’on réutilise des ressources déjà existantes.
• Économique: l’upcycling évite l’achat d’un nouveau meuble ou vêtement et limite les coûts sur le nouvel objet puisque le matériau de base ne coûte rien.
• Créatif: il requiert un minimum d’imagination pour transformer n’importe quel article et lui donner une toute nouvelle utilité.
• Enfin, professionnel: la démarche ne nécessite pas l’intervention d’une entreprise spécialisée : elle est accessible à tous, à condition d’avoir quelques outils et de la créativité !

Une démarche quotidienne à la maison et en entreprise

Achetez des marques investies dans l’upcycling

Les marques intéressées par un développement plus écologique se tournent de plus en plus vers l’upcycling. Le luxe en fait même une priorité à travers de nombreuses enseignes ayant fait le choix de s’investir pleinement dans cette démarche tendance. À l’image d’Hermès, qui lance en 2011 une collection limitée nommée « Petit H » d’« Objets Poétiques Non Identifiés ». Ils sont réalisés à partir de matières premières issues du processus de fabrication des articles phares de la marque : chutes de tissu ou de cuir, étoffes et porcelaine présentant un défaut ou tachées, etc.

Mais d’autres secteurs œuvrent également au développement de cette idée :

• TerraCycle. Une entreprise à la démarche simple et efficace : les déchets non recyclables peuvent le devenir s’ils sont revalorisés. Crayons, emballages, dosettes à café..., tous sont collectés par des réseaux de ramassage avant d’être réutilisés pour créer des objets du quotidien : sacs, cadres, pots à crayon… Ce service est entièrement gratuit et financé par des partenaires privés.
• Fil & Fab. Alors que 640 000 tonnes de filets de pêche sont abandonnées dans nos océans chaque année, certains décident de les récupérer dans une démarche d’upcycling. À l’origine une association étudiante, cette entreprise a décidé de les revaloriser avec un processus spécial : elle les transforme en granulés de plastique.
• Green Toys. Une entreprise américaine, présente majoritairement sur Amazon, se développe en recyclant essentiellement des bouteilles de lait et en les transformant en jouets. L’emballage est également en carton recyclé, tandis que l’encre utilisée pour l’impression est produite à partir de soja.

Surcyclez à la maison

Vous aussi, vous pouvez vous lancer dans l’upcycling et créer vos meubles et vos vêtements. Au-delà du geste envers notre belle planète, vous pourrez arborer fièrement vos œuvres, créées avec seulement quelques outils et un peu d’imagination !

En mal d’inspiration ? Privilégiez les blogs spécialisés dans l’upcycling, le site Internet Pinterest — sur lequel bon nombre d’acteurs se retrouvent et partagent leurs créations — ou encore YouTube, où vous trouverez des vidéos Do It Yourself expliquant comment transformer tel ou tel déchet. Sinon, prenez un peu de temps pour vous et imaginez votre propre objet upcyclé ! Et si vous rencontrez une difficulté, sachez exploiter les ressources d’Internet : des tutoriels pour coudre, utiliser la bonne peinture sur un bois, etc.

L’upcycling tend à devenir la norme en matière de recyclage : il se concentre sur les déchets au sens large en leur trouvant une nouvelle utilité, évitant ainsi qu’ils ne polluent la planète. Sans compter que les objets issus de cette démarche sont en édition limitée, ajoutant une vraie plus-value à votre style comme à votre intérieur !