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Février

Vos bibelots valent-ils quelque chose ?

Vos bibelots valent-ils quelque chose ?
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Des trésors peuvent se cacher dans votre maison
Des trésors peuvent se cacher dans votre maison

Suite au décès d’un parent, vous entrez de nouveau dans sa maison, apercevant ce tableau accroché dans le salon. En regardant dans les tiroirs, vous retrouvez les couverts argentés si chers à votre aïeul. Mieux encore : le grenier regorge de trésors avec lesquels vous aimiez jouer étant plus jeune. Aujourd’hui, il vous faut déterminer la valeur de tous ces bibelots, pour savoir si vous pouvez les vendre et surtout, à quel prix. Avant de contacter un professionnel, réalisez les premières vérifications vous-même en suivant ces quelques conseils.

Conseil 1 : l’état des bibelots

La toute première étape consiste à vérifier l’état global de vos bibelots. Certains sont parfois irréparables et perdent donc toute leur valeur : c’est le cas des verres fêlés ou abîmés. Pour d’autres, comme les tableaux ou les sculptures, il est possible de les confier à un restaurateur professionnel dont vous trouverez un annuaire sur le site institut-metiersdart.org. Vérifiez également qu’il ne manque aucun couvert dans l’argenterie, qu’aucun vinyle n’est absent de sa pochette d’origine, qu’aucune tasse du beau service à thé retrouvé dans une malle n’a disparu… Sous peine de voir ces différents objets lourdement dépréciés...

Conseil 2 : la rareté des objets

Certains objets méritent d'être examinés à la loupe
Certains objets méritent d'être examinés à la loupe

Trop d’objets sont oubliés dans des greniers et resurgissent comme par magie à l’occasion d’un débarras de maison. Pour chacun, il est important de le regarder sous un nouvel angle et de se demander ce qui fait son unicité. Le plus efficace reste l’analyse à la loupe qui aidera à déterminer ses particularités : si sur ce vase en céramique du fond du grenier vous distinguez des traits de pinceau, c’est qu’il a été fabriqué puis peint à la main, autrement dit, c’est une pièce unique. Dans le cas contraire, ce bibelot a sûrement été réalisé en grande série, avec un motif imprimé : du coup, il perd automatiquement de la valeur.

Conseil 3 : leur ancienneté

Si l’ancienneté d’un bibelot joue un rôle important, ce n’est pas toujours un facteur déterminant dans la fixation de son prix. Si, actuellement, les décorations et les meubles du XXe siècle, de l’Art Déco et des années 70 sont en vogue, ce n’est pas le cas des produits datant du Moyen Âge ou de l’Antiquité, qui sont beaucoup moins dans l’air du temps.

À noter toutefois la différence entre un « objet d’époque » et un « objet de style » : ce dernier n’a généralement aucune valeur historique et se contente de reproduire des techniques anciennes.

Conseil 4 : la provenance des objets

Déterminez aussi d’où viennent ces bibelots. Pour cela, essayez de vous rappeler les anecdotes que votre aïeul aimait vous raconter : cet harmonica, témoin de la Seconde Guerre Mondiale, appartenant à un arrière-grand-père, ce vase asiatique transmis de génération en génération, pillé durant la prise du Palais d’Été de Pékin en 1860, ce tableau de maître récupéré par un ancêtre fréquentant les salons d’artistes parisiens, etc., tous prendront une véritable dimension historique qui aidera dans l’analyse et l’expertise de la pièce.

Conseil 5 : leur signature

La signature sur les couverts en argent se trouve sous forme d’un poinçon
La signature sur les couverts en argent se trouve sous
forme d’un poinçon

Il est temps de passer tous ces bibelots à la loupe pour déceler une quelconque trace de signature, car si l'on en trouve une, c’est bon signe ! Elle peut se présenter sous différentes formes selon les objets : sur un bronze, ce sera une plaque ; sur une cuillère en argent ou un bijou en métal précieux, ce sera un poinçon ; sur une sculpture, elle se trouvera à sa base ; etc. Méfiez-vous tout de même des découvertes trop prometteuses — style De Vinci, Picasso, etc. — qui sont souvent des copies sans réelle valeur.

Une fois la signature identifiée, vous pouvez vérifier son existence dans des annuaires en ligne tel que akoun.com ou artnet.fr pour les peintres ou encore « Bénézit » (en anglais) pour les sculpteurs, les dessinateurs et les graveurs des quatre coins du globe.

Conseil 6 : la valeur des matériaux utilisés

Au cours de l’histoire, chaque matériau a connu son dérivé : or, il est parfois compliqué de les différencier. Heureusement, il existe des astuces pour éviter de se tromper :

  • Or ou plaqué or ? Argent ou métal argenté ? Les deux dérivés de ces métaux précieux ont des poinçons carrés.
  • Bronze ou régule ? La petite statuette retrouvée dans le fond du grenier semble être fabriquée dans cette matière ? Grattez un morceau de surface à un endroit peu visible : si elle apparaît jaune, c’est bien du bronze. En revanche, si le bibelot révèle une couleur blanche grise, c’est du régule, aussi appelé « bronze du pauvre ».
  • Peinture originale ou reproduction ? La lumière rasante doit révéler le relief des pigments, mais aussi du trait. Sinon, c’est une copie.
  • Verre ou cristal ? Le son de ce dernier est très reconnaissable lorsqu’on le tapote.

Quel expert peut déterminer la valeur des bibelots ?

Les brocanteurs et antiquaires peuvent vous remettre des certificats d'expertise
Les brocanteurs et antiquaires peuvent vous remettre
des certificats d'expertise

Pour connaître le véritable prix de vos bibelots, il vaut mieux faire appel à un expert :

  • Un antiquaire ou un brocanteur.
  • Un expert, spécialisé dans un domaine comme les jouets, les sculptures, l’Art Déco, les affiches, etc.
  • Un commissaire-priseur, qui exerce dans un hôtel des ventes, en proposant des bibelots et autres objets aux enchères publiques.

Ces trois professionnels sont en mesure de délivrer :

  • Un avis. Il est sans aucune valeur juridique, mais dresse une précieuse estimation du prix. La démarche se fait dans une boutique physique ou en ligne.
  • Un certificat d’expertise. Il répertorie l’état, la date de fabrication, l’histoire de l’objet, les matériaux qui le composent, la présence ou non d’une restauration, la qualité d’exécution et enfin, la valeur qu’on lui octroie. Attention, il ne peut être réalisé qu’après la soumission de vos bibelots à expertiser : la démarche ne peut aucunement se faire par Internet !

Il est tout à fait envisageable de laisser la tâche de débarrasser la maison de votre aïeul à une entreprise spécialisée : si elle trouve des objets de valeur dans ses bibelots, elle s’empressera de les faire expertiser pour vous !